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une reconnaissance jusqu’à la première tranchée allemande, n’y remarquait pas de fils de fer et la jugeait assez faiblement garnie[1]. C’était d’ailleurs l’impression générale rapportée par les différentes patrouilles.

Cependant l’unité de direction, essentielle dans toute organisation offensive, n’était pas encore assurée dans le secteur que nous occupions et dont une partie demeurait à la charge de l’infanterie. Les choses changèrent aussitôt que nous eûmes reçu nos renforts : le 3e bataillon du 2e régiment (commandant Mauros), qui arriva de Dixmude à Bosch-Hoek le 7 décembre à sept heures du soir, suivi d’assez près par le bataillon Conti (2e du 2e régiment), qui avait passé la nuit à Lampernisse et qui arriva le lendemain à une heure. En conséquence, le général Duchesne estima que nous pouvions étendre notre front jusqu’aux maisons Nord-Ouest de Steenstraete, ces maisons exclues ; la 1re compagnie, placée en deuxième ligne, et une section de mitrailleuses furent désignées pour opérer au brun de nuit la relève des unités.

Ces dispositions étaient à peine prises que l’amiral (8 décembre) reçut avis du grand état-major d’une nouvelle répartition des troupes de la 8e armée : les élémens d’activé qui opéraient sur le canal (38e et 42e divisions d’infanterie) allaient être ramenés au Sud d’Ypres et remplacés par un groupement composé de la brigade navale, des 87e et 89e divisions territoriales et de la 7e division de cavalerie. Mais rien n’était changé aux instructions qui portaient de tenir, comme précédemment, la ligne du canal entre le pont de Knocke, jusqu’où s’étendait l’armée belge, et la passerelle, jetée à 400 mètres environ au Sud du pont de Steenstraete, où devait venir se souder la gauche du 20e corps.

Dans ce groupement, placé sous les ordres du général Hély d’Oissel, la brigade occupait la droite : il lui fallait donc étendre encore son front et le pousser jusqu’à la passerelle Sud. Mais, au Nord, le front de défense qui lui incombait cessait de jouxter la Maison du Passeur et n’allait plus que jusqu’à la passerelle Nord de Steenstraete, cette passerelle incluse. La tête de pont de Steenstraete sur la rive droite, par où débouche la route de Dixmude à Ypres, se trouvait ainsi dans la part de la

  1. Carnet du capitaine de M…