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mesure que l’éventail s’ouvre, les parties plus rapprochées du pivot accompagnent le mouvement et y prennent part. Successivement de nouvelles armées emboîtent le pas. L’armée de von Klück passe par Bruxelles et Louvain et elle entraine sur sa gauche l’armée von Bülow.

Il semble que, dans le plan originaire, ces deux armées devaient être directement en liaison avec l’armée du duc de Wurtemberg opérant sur les Ardennes, et que celle-ci devait rejoindre l’armée von Bülow quand elle serait arrivée à la hauteur de Givet. Mais un événement a troublé ce bel ordre de marche : la 5e armée française (général Lanrezac) a été portée avec une rapidité extrême sur la Sambre. Un vide s’est fait entre l’armée Bülow, maintenue au Nord de cette rivière, et l’armée du duc de Wurtemberg, retenue dans le Luxembourg belge. Pour combler ce vide, une armée tenue en réserve dans le camp des Trois-Vierges, l’armée von Hausen, arrive à marches forcées ; elle ne bouchera la fissure et ne s’alignera avec l’armée von Bülow à sa droite et avec l’armée du duc de Wurtemberg à sa gauche, qu’en pleine bataille, après le 23. Ceci a une grande importance.

Quant à l’armée du duc de Wurtemberg, elle a glissé du duché de Luxembourg vers le Luxembourg belge et vers la Meuse à partir du 19, pour se joindre au grand mouvement d’ensemble. Elle est en marche quand l’offensive française se produit.

L’armée du kronprinz se met aussi en mouvement, mais elle marque encore le pas pour ne pas aller trop vite : elle a d’ailleurs un objectif particulier. Le rôle de cette armée est ainsi exposé dans deux textes allemands : « L’armée du kronprinz se porta en avant le 22 août sur Longwy pendant que l’armée française marchait en plusieurs colonnes en partant de la ligne Virton-Tellancourt-Beuveille-Mercy-le-Haut-Landres. On en vint aux combats de rencontre ; la première rencontre entre les deux armées eut lieu sur la ligne générale Virton-Audun-le-Roman. » Et l’autre texte non moins explicite : « La Ve armée était commandée par le kronprinz allemand ; le rôle assigné à cette armée était, tout d’abord, de maintenir de puissantes forces ennemies entre Verdun et Toul, ensuite d’assiéger Montmédy, Longwy et Verdun. » Il s’agit donc de plusieurs sièges ; les combats qui se produisent sont des combats de rencontre. Rien