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LA JEUNESSE
DE
MADAME DE LA POUPLINIÈRE[1]

III
UN SALON DE FERMIER GÉNÉRAL

L’union irrégulière, formée pendant quatre ans par Mlle des Hayes avec M. de La Pouplinière, ressemblait de si près à un ménage légal qu’au lendemain de la noce ces amans, devenus époux, n’eurent à peu près rien à changer dans leur existence. Ils continuèrent à habiter, la plus grande partie de l’année, le bel hôtel de la rue des Petits-Champs, et à passer les beaux jours de l’été au château de Saint-Vrain. Longtemps, l’entente parait avoir été parfaite, établie, à défaut d’une bien profonde tendresse de cœur, sur une grande parité de goûts, sur un commun amour du monde, de la vie élégante, de l’art, de la littérature. « Nous avons beaucoup parlé du bonheur de la vie de Saint-Vrain, et de celui de partout ailleurs, car, partout où vous êtes avec M. de La Pouplinière, règne la même douceur de société. » Ainsi s’exprime en 1740[2], dans une lettre à sa sœur, le chevalier d’Assay, frère aîné de Thérèse.

Le même personnage nous apprend combien sont bonnes les relations entre le fermier général et les proches parens de sa femme. Mimi Dancourt fait de longs séjours à Saint-Vrain.

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 janvier.
  2. Lettre du 17 septembre 1740, passim.