Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 37.djvu/915

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les cités industrieuses du Nouveau-Monde. M. Théodore Roosevelt, membre associé de l’Académie des Sciences morales et politiques, M. Whithey Warren, de l’Académie des Beaux-Arts, MM. Baldwin, Eliot, correspondans de l’Institut, nous ont donné des preuves précieuses de leur attachement. L’appel de leurs voix amicales a fait venir en Amérique plusieurs académiciens français, M. Boutroux, M. Brieux, M. Bergson, qui furent les bons ambassadeurs de l’idée française. Et la France n’oubliera jamais les jeunes Américains qui sont venus combattre pour elle et qui sont morts au champ d’honneur : Victor Chapman, ancien élève de notre Ecole nationale des Beaux-Arts ; le poète Alan Seeger, de l’université Harvard, tombé au combat de Belloy-en-Santerre, le 5 juillet 1916 ; Wilko, Norman Prince, Kiffin Rockwell, qui disait, avant de mourir : « The cause of the France is the cause of the all mankind. La cause de la France est la cause de toute l’humanité. »

Il ne tenait qu’aux organisateurs d’une propagande qui exige, en toute rencontre, le concours d’une élite, de recourir plus souvent aux bons offices de l’Institut. Du moins, une délégation de l’Institut de France est-elle allée en Espagne, où elle fut accueillie par les habitans de Saint-Sébastien, de Madrid, de Séville, de Salamanque, d’Oviedo d’une façon qui montre tout l’intérêt que nous avons à encourager par des forces spirituelles les neutralités qui ne demandent qu’à être renseignées pour devenir cordialement sympathiques. cette ambassade intellectuelle, organisée avec un soin prévoyant par M. Pierre Paris, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur de l’Institut français de Madrid, a été honorée des attentions particulières de S. M. le roi d’Espagne dont l’esprit chevaleresque et le cœur généreux ont également approuvé la visite faite à Paris par les académiciens espagnols[1]. Un de ces académiciens, M. Jacinto-Octavio Picon, l’auteur célèbre de La Hijastra del amore et de Dulce y Sabrosa, se plaisait à citer une curieuse page de Gutierre Diaz de Gomez, chroniqueur espagnol du XVe siècle : « Les Français, disait déjà ce vieil auteur, sont. gens de noble nation, instruits, intelligens, habiles dans toutes les choses qui tiennent à la bonne éducation, à la courtoisie et à

  1. MM. Rafaël Altamira, Jacinto-Octavio Picon, Ramon Menendez Pidal, José Gomez Ocanu, Miguel Blaye et plusieurs éminens professeurs des universités espagnoles.