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correspondant à la vibration d’une des particules de l’atome donné et les diverses particules ayant des vibrations ou plutôt des révolutions variées, de même que les diverses planètes qui tournent autour du soleil ont besoin de temps variés (et constants pour chacune) pour faire une révolution complète.

Ainsi, dès longtemps, l’analyse spectrale conduisait, au moins théoriquement, à la possibilité de concevoir les atomes comme des microcosmes assez analogues aux systèmes sidéraux.

Mais enfin, à ce stade de la question, ce n’était encore là qu’une vue de l’esprit, qu’une hypothèse. Ou plutôt, et puisque, dans la science et surtout hors de la science, toute opinion n’est qu’hypothèse, celle-ci n’était fondée que sur assez peu de chose, encore qu’ingénieuse.

Les admirables recherches des physiciens hollandais Zeeman et Lorentz sont venues élargir singulièrement la base que l’analyse spectrale avait fournie à la théorie corpusculaire des atomes, autrement dit, à l’hypothèse d’après laquelle tous les atomes des divers éléments chimiques, si dissemblables soient-ils, sont formés par l’assemblage de corpuscules répartis et organisés diversement dans ces divers atomes, mais identiques entre eux.

On sait que les ondes hertziennes de la télégraphie sans fil ont des propriétés identiques à celles des ondes de la lumière et se propagent comme celles-ci dans l’éther et avec la même vitesse. Or, les ondes hertziennes que nous employons sont produites par des moyens électriques que tout le monde a vus en action dans les postes de la T. S. F. ; elles y sont créées par des appareils électriques ou pour mieux dire électro-magnétiques, c’est-à-dire dans lesquels l’électricité agit à la fois à l’état statique, comme on dit, c’est-à-dire en chargeant certaines parties des appareils, et à l’état dynamique, c’est-à-dire sous la forme de courant. Ces appareils sont des oscillateurs électriques. Ces détails, d’ailleurs, n’importent guère ici. Ce que nous en voulons déduire seulement, pour la clarté de notre exposé, c’est que, puisque la lumière est d’une nature identique aux ondes hertziennes, il est assez naturel de penser qu’elle doit, ou du moins peut être produite d’une manière analogue à celles-ci, c’est-à-dire par de petits oscillateurs électriques. La seule ou du moins la principale différence doit être que, puisque les ondes hertziennes sont beaucoup plus grandes que les ondes lumineuses, de même les oscillateurs supposés qui produisent la lumière doivent être beaucoup plus petits que ceux qui, dans nos laboratoires, produisent les