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seconde. Le premier groupe constitué par les étoiles dont la luminosité est plus de quatre fois supérieure à celle du soleil comprend Sirius (30 fois plus brillant que le soleil), Altaïr (8 fois) et Procyon (7 fois). Le deuxième groupe constitué par les étoiles dont l'éclat est compris entre quatre fois celui du soleil et un tiers de celui-ci comprend quatre étoiles. Le troisième groupe, constitué par les astres dont l'éclat est compris entre un tiers et un vingtième de celui du soleil, comprend cinq étoiles. Enfin les étoiles d'un éclat inférieur au vingiième de celui du soleil forment un groupe qui comprend 13 étoiles.

On est amené à en conclure que ces étoiles naines et presque éteintes constituent la classe d'étoiles la plus nombreuse que renferme l'espace, bien qu'on n'en connaisse que quelques-unes, parce que, à une distance un peu grande, elles cessent d'être observables. En étendant le mode de raisonnement précédent aux étoiles dont la parallaxe est comprise entre un dixième et un cinquième de seconde, on trouve des résultats analogues à ceux que je viens d'indiquer.

Tout cela s'accorde bien avec la théorie de Russell et les idées de sir N. Lockyer. On en peut déduire que le stade où les étoiles sont des géantes est relativement court, et qu'il ne doit y en avoir qu'environ une sur trente qui soit dans ce cas. Des statistiques établies de la sorte on peut conclure aussi que le nombre des astres qui se trouvent à l'apogée qui caractérise les étoiles du type Orion (apogée qui exige là d'une part une masse relativement considérable, d'autre part un stade d'évolution correspondant au maximum de température) n'est réalisé à peu près que pour une étoile sur 2500.

En résumé, les étoiles voisines de la fin de leur carrière, colles qui sont arrivées à la limite de leur condensation et à l'extrême déclin de leur rayonnement, celles que M. Crommelin appelle les « naines extrêmes », doivent former un pourcentage considéiable du nombre total des étoiles. Ce pourcentage est peut-être des trois quarts. Elles forment donc une partie beaucoup plus considérable de la population stellaire que ne laissent à supposer les catalogues astronomiques dressés par les méthodes classiques dans les observatoires. Ceux-ci accusent en effet une prépondérance des étoiles géantes qui ne correspond pas à la réalité.

De tout cela on peut conclure aussi que si un grand nombre des étoiles sont près, de la fin de leur évolution, un plus grand nombre encore ont atteint le stade ultérieur où, complètement éteintes et refroidies, elles voguent dans l'espace obscur, désormais inaccessibles