à une résistance accrue et à des tirs d’artillerie de tout calibre qui préparent l’attaque allemande ordonnée pour 11 heures. À l’heure dite, les Bavarois s’ébranlent, et le combat devient très violent, avec de lourdes pertes de chaque côté. L’ordre est donné d’évacuer Sarrebourg. À la droite de l’armée, l’attaque allemande n’a avancé que très peu. C’est, dans l’ensemble de ce front, un combat indécis, et le général Dubail donne l’ordre de reprendre le lendemain une attaque méthodique, pied à pied. Mais la retraite de la 2e armée entraînait celle de la 1re armée. Après la rude journée du 20, cette retraite s’exécute en bon ordre.
Par ordre du général Joffre, l’armée de Castelnau se maintient
sur le Grand Couronné de Nancy qu’elle achève d’organiser,
entre la Meurthe et la Moselle, sur les hauteurs de Saffais-Belchamp.
Défendant successivement les lignes de la Meurthe
et de la Mortagne, l’armée Dubail occupe le 24 un front sensiblement
perpendiculaire. Elle avait dès le 23 l’ordre de prendre
l’offensive si l’armée Castelnau était attaquée. Les Allemands
n’avaient pas l’intention d’assaillir de front la position
de Nancy, mais de la tourner en forçant la trouée de Charmes.
Ils l’essaient vainement : l’armée Dubail résiste sur tout son
front. C’est alors le général de Castelnau qui prend l’offensive
en criant à ses troupes : « En avant ! partout ! et à fond ! »,
menace les arrières de l’ennemi le 25 août et le fait reculer. Le
général Dubail, qui a opportunément prêté au général de Castelnau
un corps d’armée et une division de cavalerie, repousse
les 26 et 27, dans la région de Saint-Dié, des tentatives pour
passer le long des Vosges : la trouée de Charmes est barrée aux
VIe et VIIe armées allemandes, qui ont éprouvé un sanglant
échec en s’avançant sans précautions suffisantes dans l’angle
droit formé par les 1re et 2e armées françaises.
Mais ce n’est pas par sa droite que le général Joffre a l’intention de faire son effet principal. L’armée d’Alsace du général Pau devait s’appuyer au Rhin ; les 1re et 2e armées devaient avant tout fixer l’ennemi et l’empêcher de faire glisser ses forces vers le Nord-Ouest. C’est vers le Grand-Duché de Luxembourg et le Luxembourg belge que le général Joffre comptait porter son effort par la 3e armée (général Ruffey) et la 4e armée (général de