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comment finit la guerre.

vient le 25 vers Le Cateau, renforcée d’une division qui vient de débarquer. Mais sa droite, qui retraite sur Landrecies, y est attaquée violemment dans la soirée ; la cavalerie anglaise montre sa supériorité sur la division de cavalerie de la garde allemande, et deux divisions de réserve françaises dégagent la droite britannique. Le 26, la gauche anglaise et le centre (40 000 hommes) sont menacés d’être coupés et enveloppés par le gros de l’armée von Kluck (180 000 hommes) ; deux divisions de réserve de l’armée d’Amade et le corps de cavalerie Sordet les dégagent, et, le 28, l’armée anglaise occupe la ligne La Fère-Noyon. Elle a échappé à l’emprise allemande et ne sera plus sérieusement menacée.

Le général Joffre est venu conférer avec sir John French le 26 à Saint-Quentin et le 27 à Noyon. Il l’a remercié officiellement le 27 « pour les inappréciables services rendus par l’armée britannique pendant les derniers jours ; » il l’a assuré qu’à sa droite la 5e armée recevra des ordres pour le délivrer de la pression exagérée de l’ennemi, en même temps qu’une 6e armée va se former à sa gauche.

En effet, vers Amiens les divisions de l’armée Maunoury commençaient à arriver ; mais l’avance ennemie les obligeait à reporter plus au Sud leurs gares de débarquement. Cette armée Maunoury se formait cependant et son chef annonçait qu’il serait prêt à attaquer dès le 1er  septembre, si la situation le commandait.

Le 28, un nouvel entretien réunit à Compiègne le général Joffre et les chefs de l’armée anglaise. Les pertes subies à Landrecies et surtout au Cateau sont enfin connues (environ 15 000 hommes) et ont vivement frappé le commandement ; un commandant de corps d’armée propose la retraite vers la mer et le rembarquement pour l’Angleterre, Ce « conseil du désespoir » est écarté, mais la base navale sera reportée de la Manche sur l’Océan.

Les 28 et 29, l’armée Lanrezac fait front pour ralentir l’avance allemande. Malgré quelque flottement vers la gauche, les trois corps de droite remportent à Guise un beau succès et regagnent du terrain. Mais cette avance ne pouvait être maintenue : la droite de l’armée Lanrezac était trop éloignée de l’armée de Langle, et à sa gauche l’armée anglaise continue à battre en retraite. Sur place les combattants s’entendaient,