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comment finit la guerre.

qui avaient pris position en avant de Gand. Le général d’Urbal prit le commandement de l’armée française de Belgique que des renforts portèrent bientôt à cinq corps d’armée et deux divisions de cavalerie. Le front des Flandres était constitué et la gauche des Alliés s’étendait jusqu’à la mer.

Sur l’Yser, des combats s’engagèrent à partir du 16 octobre et durèrent jusqu’au 10 novembre. La division Grossetti rétablit la situation à Nieuport et soutint l’armée belge exténuée et manquant de munitions, jusqu’à ce qu’elle pût border la rivière à Dixmude ; la brigade de fusiliers marins, commandée par l’amiral Ronarc’h, se couvrit de gloire, avec les bataillons sénégalais, trop oubliés. Plus au Sud, vers Ypres, la ligne des Alliés formait un saillant difficile à tenir et violemment attaqué, parce qu’il barrait la route entre l’Yser et la Lys. La bataille y fit rage du 25 octobre au 13 novembre.

Les armées allemandes du duc de Wurtemberg et du prince Ruprecht de Bavière, chacune de 5 corps d’armée, sont venues soutenir les 4 corps de cavalerie de von der Marwitz et sont à pied d’œuvre le 21 octobre ; 5 corps d’armée nouveaux les renforcent en pleine bataille avec des unités d’Ersatz. L’empereur Guillaume II est à Courtrai, animant de sa présence les 800 000 Allemands qui se heurtent au nouveau front d’Arras à Nieuport et, concentrant bientôt leur effort dans la région d’Ypres, veulent percer pour rejeter à la mer les forces alliées.

Mais les Belges se battent pour conserver à leur pavillon le dernier lambeau de territoire qui leur reste, les Anglais pour protéger les ports de la Manche contre l’établissement des bases sous-marines et aériennes qui menaceraient directement leur île, les Français pour sauver leur patrie.

Les inondations se tendent sur l’Yser ; les défenses s’organisent, l’ordre se met dans la confusion inévitable du début ; cavaliers pied à terre et fantassins, Français avec Anglais et Belges cessent de combattre pêle-mêle. Le général Foch, sans avoir le commandement effectif, sait inspirer à tous la confiance qui l’anime, la ténacité dans la résistance, l’ardeur dans La contre-attaque ; un prestige croissant donne à ses conseils l’autorité qui emporte les États-Majors alliés vers les solutions viriles.

Aux moments les plus graves, où la volonté du chef pourrait vaciller, le général Foch arrive avec son optimisme serein