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comment finit la guerre.

dans la rude région de l’Argonne, dans une grande offensive. Le deuxième jour, Montfaucon était dépassé ; le 14 octobre, Grandpré était pris ; le 21, Châtillon ; le 30, Banthevillé ; le 1er novembre, Busancy ; le 4, Beaumont, et le 9, toute la ligne de la Meuse, de Mouzon à Bazeilles, était en notre pouvoir.

« En même temps, deux divisions américaines collaboraient, avec la 5e armée française, vers Romains ; deux autres, avec les armées anglaises, dans la région de Saint-Quentin ; deux autres encore, en coopération avec la 4e armée française, enlevaient les positions formidables d’Orfeuil ; puis, deux divisions américaines participaient à l’offensive du groupe des Flandres, sur la Lys et l’Escaut. Enfin, six autres se préparaient avec l’armée française à l’attaque de Lorraine du 14 novembre, lorsque l’armistice du 11 novembre est venu nous désarmer.

« Ainsi, l’armée américaine, soutenue par un gouvernement bien résolu à poursuivre la lutte jusqu’au bout, avait rendu à La Fayette la visite qu’il avait faite à l’Amérique naissante. Ainsi, elle a puissamment aidé à fixer la victoire par l’armistice, qui équivaut à une capitulation, une capitulation intégrale.

« C’est en pensant à ces souvenirs émouvants, à ces journées d’angoisse et de succès, que je lève mon verre en l’honneur du président Wilson, qui a soutenu si vaillamment la guerre, en l’honneur de mes compagnons d’armes américains, généraux et soldats, également glorieux, qui ont rendu décisive la victoire de la liberté. »

Général Mangin.