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géographe Janson dont celui-ci ne donna pas l’éclat, mais que Képler en 1602 estima de troisième grandeur. Plusieurs fois de suite, elle cessa d’être visible à l’œil nu, puis réapparut jusqu’à ce que, en novembre 1665, Hévélius constate sa réapparition comme étoile de grandeur 3 à 4 et que, dans le courant de 1667, il la retrouve de cinquième grandeur, éclat qu’elle a conservé depuis. Ce cas d’une étoile nouvelle qui se transforme en étoile fixe est assez remarquable. Notons aussi qu’elle a été trouvée dans la constellation du Cygne comme celle qui nous occupe aujourd’hui.

La Nova découverte en 1670 dans la constellation du Petit Renard par le R. P. Anthelme, n’était que de troisième grandeur lors de la découverte ; après diverses fluctuations d’état et réapparitions, elle devient définitivement invisible deux ans plus tard.

Chose extraordinaire, on n’a pas découvert une seule étoile nouvelle dans tout le XVIIIe siècle. Ce fut pourtant, à ce qu’on assure, le siècle des lumières nouvelles. Il faut croire que le rayonnement de celles-ci n’avait rien de céleste.

Au XIXe siècle, il faut attendre jusqu’en 1848, année où dans Ophiuchus on découvre une Nova de sixième grandeur environ.

En 1866, dans la Couronne Boréale on découvre une Nova de deuxième grandeur. Puis on constate qu’à sa place il y avait déjà antérieurement une petite étoile de neuvième grandeur et demie, grandeur que l’étoile a retrouvée, et conservée depuis. Ceci est très intéressant au point de vue de l’origine de ces astres, de leur ontogénie, pour parler comme les physiologistes.

Passons sur diverses autres apparitions analogues, pour arriver à la curieuse Nova découverte dans le Cocher en 1892. Cette Nova Aurigae, — puisqu’il faut l’appeler par son nom, — est la première qui ait pu être étudiée soigneusement au spectroscope stellaire. C’est pourquoi elle fait date.

Depuis lors et jusqu’aux approches de la guerre mondiale, on a découvert dans les grands observatoires américains un certain nombre de Novæ d’éclat relativement faible, — de la huitième à la dixième grandeur, — simplement en examinant les plaques photographiques où sont pris en grand nombre les spectres des étoiles. Les Novæ sont en effet caractérisées comme nous verrons par un spectre particulier, et de là provient cette curieuse, et dès maintenant si fructueuse et si générale méthode de découverte.

La première Nova découverte visuellement au début du xxe siècle, en 1901, celle de Persée, a dépassé pendant quelques heures en éclat