Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/116

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dises. Quoiqu’ils constituent une mesure de la valeur essentiellement variable, les métaux sont peut-être, de toutes les marchandises, celle qui est la moins sujette à éprouver des variations. Cet avantage, ainsi que ceux qui résultent de la durée, de la malléabilité, de la divisibilité et de beaucoup d’autres propriétés des métaux précieux, leur ont assuré, à juste titre, la préférence qu’on leur a donnée dans tous les pays civilisés, pour servir de monnaie.

Après avoir reconnu que l’or et l’argent sont une mesure imparfaite des valeurs, en raison du plus ou moins de travail qui peut être nécessaire, suivant les circonstances, pour se procurer ces métaux, qu’il nous soit permis maintenant de supposer pour un moment que tous ces inconvénients disparaissent, et qu’avec la même quantité de travail on puisse se procurer dans tous les temps une quantité égale d’or d’une mine qui ne paie pas de rente. L’or serait alors une mesure invariable de la valeur. Sa quantité augmenterait sans doute par la demande croissante ; mais sa valeur resterait invariable, et ce serait une mesure on ne peut mieux calculée pour estimer la valeur variable de toutes les autres choses. J’ai déjà, dans un chapitre précédent de cet ouvrage, supposé que l’or était doué de cette uniformité de valeur, et je continuerai à faire, dans le chapitre suivant, la même supposition. Lors donc que je parlerai de prix variables, cette variation devra toujours s’entendre de la marchandise, et jamais de la monnaie qui sert de mesure pour l’estimer.

    elles de diamant ou fussent-elles de papier, ne forment toujours qu’une somme de valeurs qui est dans une proportion quelconque avec les biens à échanger. Lorsqu’une fabrication surabondante fournit une somme nominale supérieure aux besoins des transactions, la somme nominale diminue de valeur réelle, de manière à ne s’élever toujours qu’à la même valeur, et elle n’achète toujours qu’une même quantité de marchandises. C’est une des belles démonstrations qui résultent des excellentes brochures de M. David Ricardo sur la dépréciation du papier-monnaie d’Angleterre. — J.-B. Say.