Page:Rictus - le Cœur populaire, 1920.djvu/122

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Ta Vieill’, qu’alle est v’nue aujord’hui
malgré la bouillasse et la puïe,
et malgré qu’ ça soye loin, Ivry.


Alorss... on m’a pas trompée d’ lieu ?
C’est ben ici les « Condamnés » ?
C’est là qu’ t’es d’pis eun’ grande année ?
Mon dieu mon dieu ! Mon dieu mon dieu !


Et où donc ? Où c’est qu’on t’a mis ?
D’ quel côté... dis-moi mon ami ?
C’est plat et c’est nu comm’ la main....


Ya pas eun’ tomb’, pas un bout d’ croix !
Ya rien qui marqu’ ta fosse à toi,
pas un sign’, pas un nom d’ baptême,
et rien non pus pour t’abriter....


(J’ dis pas qu’ tu l’as point mérité
Mais pour eun’ mèr’, c’est dur tout d’ même !)