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12 RELIQUES


avec le grave et sûr jugement dont elle fait preuve dans son « Rimbaud catholique », par exemple ; qu’on souffre à la voir fuir la terre natale, la terre de son frère, ou qu’on la bénisse au lit de douleur de celui-ci, puis au sien même, c’est toujours la même auréole, le même prisme net d’eau courante et de ciel mouillé.

Tant d’unité au long de son existence et, par ailleurs, à une époque telle que la nôtre où la femme se catégorise et se spécialise volontiers, la large vision qu’elle eut de la vie et des multiples tâches de la femme, des dons si divers qu’il lui faut avoir et prouver — dons qu’elle posséda! — font que Isabelle Rimbaud s’élève au-dessus de la foule de toute son harmonie et de toute sa vérité.

Elle demeurera non seulement comme une artiste admirée, mais aussi comme une apparition angélique. Elle s’est consacrée aux siens avec la ferveur qu’une sainte répand sur tout et elle leur en a donné davantage. Elle touche, émeut ; on l’aime ;