Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/134

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Je connais même la maison où habite cette femme. Elle est située sur mon chemin pour aller en ville et j’y ai vu entrer ou sortir plus d’une fois M. Viane.

Ceci était formel. Barbe parut matée. Elle ne répliqua rien, s’absorba dans une songerie, avec un gros pli et des fronces dans le milieu du front.

Puis elle dit ces simples mots : « Je réfléchirai », tandis que sa parente, rappelée à l’office par les occupations de sa charge, prenait pour un moment congé d’elle.

La vieille servante demeura stupide, sans force, ses idées brouillées, devant cette nouvelle qui contrariait tous ses espoirs et dérangeait tout le chemin de son avenir.

D’abord elle était attachée à son maître et ne le quitterait pas sans des regrets.

Et puis quel autre service trouver, aussi bon, aisé, lucratif ? En ce ménage de vieux garçon, elle aurait pu parfaire ses économies, la petite dot indispensable