Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/154

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présent il souffre comme d’une possession.

Des histoires de satanisme, des lectures lui revenaient. Est-ce qu’il n’y avait pas quelque fondement à ces appréhensions de pouvoirs occultes et d’envoûtement ?

Et n’était-ce pas comme la suite d’un pacte qui avait besoin de sang et l’acheminerait à quelque drame ? Par moments, Hugues sentait ainsi comme l’ombre de la Mort qui se serait rapprochée de lui.

Il avait voulu éluder la Mort, en triompher et la narguer par le spécieux artifice d’une ressemblance. La Mort, peut-être, se vengerait.

Mais il pouvait encore échapper, s’exorciser à temps ! Et à travers les quartiers de la grande ville mystique où il s’acheminait, il relevait les yeux vers les tours miséricordieuses, la consolation des cloches, l’accueil apitoyé des Saintes Vierges qui, au coin de chaque rue, ouvrant les bras du fond d’une niche, parmi des cires et des roses sous un globe,