Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/21

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.


En descendant au rez-de-chaussée de sa demeure, il aperçut, toutes ouvertes sur le grand corridor blanc, les portes d’ordinaire closes.

Il appela dans le silence sa vieille servante : « Barbe !… Barbe !… »

Aussitôt la femme apparut dans l’embrasure de la première porte et devinant pourquoi son maître l’avait hélée :

— Monsieur, fit-elle, j’ai dû m’occuper des salons aujourd’hui, parce que demain c’est fête.

— Quelle fête ? demanda Hugues, l’air contrarié.

— Comment ? monsieur ne sait pas ? Mais la fête de la Présentation de la Vierge. Il faut que j’aille à la messe et au salut du Béguinage. C’est un jour comme un dimanche. Et puisque je ne peux pas travailler demain, j’ai rangé les salons aujourd’hui. »

Hugues Viane ne cacha pas son mécontentement. Elle savait bien qu’il voulait assister à ce travail-là. Il y avait,