Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/61

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concert asthmatique et acidulé, lui tirait des larmes. Et aussi les orgues, à Notre-Dame et à Sainte-Walburge, le dimanche, quand ils semblaient draper par-dessus les fidèles des velours noirs et des catafalques de sons.



La musique de l’opéra maintenant lui noyait les méninges ; les archets lui jouaient sur les nerfs. Un picotement lui vint aux yeux. S’il allait pleurer encore ? Il songeait à partir quand une pensée étrange lui traversa l’esprit : la femme de tantôt qu’il avait, comme dans un coup de folie et pour le baume de sa ressemblance, suivie jusqu’en cette salle, ne s’y trouvait pas, il en était sûr. Pourtant elle était entrée au théâtre, presque sous ses yeux. Mais si elle ne se trouvait pas dans la salle, peut-être allait-elle apparaître sur la scène ?

Profanation qui, d’avance, lui déchirait toute l’âme. Le visage identique, le visage de l’Épouse elle-même dans l’évidence de la rampe et souligné de ma-