Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/109

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les rejoindre ; car tout ce qui possède quelque vigueur doit marcher au combat. Un autre vieillard accablé d’années suit de ses vœux les soldats, et le geste de sa main semble répéter les conseils que leur donna son expérience.

Quatrième phase. Un archer ploie son dos musculeux pour bander son arme. Un clairon jette aux troupes une sonnerie frénétique. Le vent fait claquer les étendards ; les lances toutes ensemble se couchent en avant. Le signal est donné et déjà la lutte commence.

Ainsi, là encore, c’est une véritable composition dramatique qui vient d’être jouée devant nous. Mais tandis que l’Embarquement pour Cythère évoquait les délicates comédies de Marivaux, la Marseillaise est une large tragédie cornélienne. Je ne sais d’ailleurs laquelle des deux œuvres je préfère : car il y a autant de génie dans l’une que dans l’autre.


Et me regardant avec une nuance de défi malicieux :


— Vous ne direz plus, je pense, que la sculpture et la peinture sont incapables de rivaliser avec le théâtre ?