Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/148

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bituelle classification des artistes en dessinateurs et en coloristes, vous ne songez pas que vous allez beaucoup embarrasser les pauvres critiques d’art, à qui elle rend tant de services.

Par bonheur, il me semble que, dans vos paroles mêmes, les amateurs de catégories pourraient trouver un nouveau principe de classement.

La couleur et le dessin, dites-vous, ne sont que des moyens, et c’est l’âme des artistes qu’il importe de connaître. C’est donc, je crois, d’après leur tournure d’esprit qu’il conviendrait de grouper les peintres.


— Il est vrai.


— L’on pourrait, par exemple, réunir ceux qui, comme Albert Dürer et Holbein, sont des logiciens. L’on ferait une classe à part de ceux chez qui prédomine le sentiment : Raphaël, le Corrège, André del Sarte, que vous venez de nommer ensemble, figureraient en première ligne parmi les élégiaques. Une autre classe serait constituée par les maîtres qui s’intéressent à l’existence active, à la vie courante, et le trio de Rubens, de Velazquez et de Rembrandt en serait la plus belle constellation.