Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/158

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temps et que les femmes modernes sont loin d’égaler celles qui posaient devant Phidias ?


— Point du tout !


Pourtant la perfection des Vénus grecques


— Les artistes d’alors avaient des yeux pour la voir, tandis que ceux d’aujourd’hui sont aveugles, voilà toute la différence. Les femmes grecques étaient belles, mais leur beauté résidait surtout dans la pensée des sculpteurs qui les représentaient.

Il y a aujourd’hui des femmes toutes pareilles. Ce sont principalement les Européennes du Sud. Les Italiennes modernes, par exemple, appartiennent au même type méditerranéen que les modèles de Phidias. Ce type a pour caractère essentiel l’égalité de largeur des épaules et du bassin.


— Mais les invasions des barbares dans le monde romain n’ont-elles pas altéré par des croisements la beauté antique ?


— Non. À supposer que les races barbares fussent moins belles, moins bien équilibrées que