Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/164

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Chair de la femme, argile idéale, ô merveille,
O pénétration sublime de l’esprit
Dans le limon que l’Être ineffable pétrit,
Matière où l’âme brille à travers son suaire,
Boue où l’on voit les doigts du divin statuaire,
Fange auguste appelant les baisers et le cœur,
Si sainte qu’on ne sait, tant l’amour est vainqueur,
Tant l’âme est, vers ce lit mystérieux, poussée,
Si cette volupté n’est pas une pensée,
Et qu’on ne peut, à l’heure où les sens sont en feu,
Étreindre la Beauté sans croire embrasser Dieu !


Oui, Victor Hugo l’a bien compris ! Ce que nous adorons dans le corps humain, c’est encore plus que sa forme si belle, la flamme intérieure qui semble l’illuminer par transparence.