Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/218

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rieur qui s’exprime dans l’attitude et sur les traits de votre personnage.


— À la vérité, reprit Rodin, quand un sujet littéraire est si connu, l’artiste peut le traiter sans craindre de n’être pas compris.

Il vaut pourtant mieux, à mon avis, que les œuvres des peintres et des sculpteurs portent en elles-mêmes tout leur intérêt. L’art peut, en effet, susciter la pensée et le rêve sans nullement recourir à la littérature. Au lieu d’illustrer des scènes de poèmes, il n’a qu’à se servir de symboles très clairs qui ne sous-entendent aucun texte écrit.

Telle a été généralement ma méthode et je m’en suis bien trouvé.


Ce que mon hôte m’indiquait ainsi, ses sculptures réunies autour de nous le proclamaient dans leur muet langage. Je voyais là en effet les moulages de plusieurs de ses œuvres les plus rayonnantes d’idées.

Je me mis à les regarder.

J’admirai la reproduction de la Pensée qui est au Musée du Luxembourg.

Qui ne se rappelle cette œuvre singulière ?