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LA VICTOIRE DE SAMOTHRACE
(Louvre, Cliché Giraudon).

Elle ne retroussait point sa robe pour franchir des barricades. Elle était vêtue de lin très léger et non de gros drap : son corps merveilleusement beau n’était pas taillé pour les tâches quotidiennes ; ses mouvements, quoique vigoureux, étaient toujours harmonieusement équilibrés.

À la vérité, elle n’était pas la Liberté de tous les hommes, mais seulement des esprits distingués. Les philosophes la contemplaient avec ravissement. Mais les vaincus, les esclaves qu’elle faisait fouetter ne pouvaient avoir de tendresse pour elle.

C’était là le défaut de l’idéal hellénique.