Page:Rosny - La Guerre du feu.djvu/211

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— Voici les mains d’Aghoo et de ses frères !

Goûn, Moûh et Faouhm les examinèrent. Elles ne pouvaient être méconnues. Énormes et trapues, les doigts couverts d’un poil de fauve, elles évoquaient invinciblement les structures formidables des Velus. Tous se souvenaient d’avoir tremblé devant elles. La rivalité s’éteignit au cœur des forts ; les faibles confondirent leur vie avec celle de Naoh ; les femmes sentirent la durée de la race. Et Goûn-aux-os-secs proclama :

— Les Oulhamr ne craindront plus d’ennemis !

Faouhm, saisissant Gammla par la chevelure, la prosterna brutalement devant le vainqueur.

Et il dit :

— Voilà. Elle sera ta femme… Ma protection n’est plus sur elle. Elle se courbera devant son maître ; elle ira chercher la proie que tu auras abattue et la portera sur son épaule. Si elle est désobéissante, tu pourras la mettre à mort.

Naoh, ayant abaissé sa main sur Gammla, la releva sans rudesse, et les temps sans nombre s’étendaient devant eux.


FIN