Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/111

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le silence persistait, il commença à craindre quelque circonstance désagréable. Trois hypothèses se présentaient : un accident était survenu, ou Arva avait quitté le refuge, ou, enfin, elle s’était endormie.

Avant de lancer un dernier appel, l’explorateur détermina sa position actuelle avec une exactitude minutieuse. Ensuite il donna aux ondes leur maximum d’intensité. Elles allaient ébranler les conques réceptrices avec une telle force que, même endormie, Arva devrait les entendre… Cette fois encore, l’étendue ne fit aucune réponse.

La jeune femme avait-elle décidément quitté le refuge ? Certes, elle ne s’y était pas résolue sans cause grave. De toute manière, il fallait la rejoindre.

Déjà, il se rembarquait et filait à toute vitesse.

En moins de trois heures, il franchit mille kilomètres. Le relais se précisait dans l’oculaire de la lunette aérienne. Il était désert ! Et, tout autour, Targ n’apercevait personne. Arva s’était donc éloignée ? Mais où ? Mais pourquoi ? Elle ne devait pas être loin, car son planeur demeurait à l’ancre…

Les dernières minutes furent d’une longueur intolérable ; il semblait que le véloce esquif n’avançât plus ; une buée couvrait les yeux du jeune homme.

Enfin, le refuge fut là. Targ l’aborda par le