Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/118

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rejetaient automatiquement ; les paraboloïdes de cobalt enlevaient la pierraille, et, à mesure, les pilons, par des chocs lents et irrésistibles, équilibraient les parois. Lorsque la tranchée eut atteint une longueur de vingt mètres, un planeur se montra, puis un grand planétaire avec son support de granit et ses accessoires, puis une maison d’arcum.

Leur emplacement précisait les calculs de Targ. En supposant que la catastrophe eût surpris la famille auprès de la demeure, il fallait creuser vers l’Ouest. Si Érê ou les enfants avaient pu atteindre le planétaire qui faisait communiquer l’Équatoriale des Dunes avec les Terres-Rouges (comme le faisait supposer l’accident d’Arva), c’est vers le Sud-Ouest qu’il convenait de faire les recherches.

Le veilleur établit des appareils à proximité des deux endroits probables et reprit le travail. « Humanisées » par l’effort incalculable des générations, les vastes machines avaient la puissance des éléments et la délicatesse de mains fines. Elles soulevaient des rocs, elles amassaient la terre et les pierres menues sans à-coups. Il suffisait de pressions légères pour les orienter, les accélérer, les ralentir ou arrêter leur marche. Elles représentaient, entre les mains du Dernier Homme, une puissance que ne possédait pas, aux ères primitives, toute une tribu, toute une peuplade…

Un toit d’arcum se montra. Il était tordu, bossué et, de-ci de-là, un bloc l’avait fendu. Mais des