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LA MORT DE LA TERRE

métamorphoses heureuses. Et les circonstances confirmaient amèrement la Tradition.

Pourtant, devant les lourdes plaines granitiques, devant les formidables montagnes dressées à l’Ouest, l’esprit d’aventure le reprenait. Son âme s’élançait vers les Terres-Rouges, non pour des buts précis, mais pour ces fins lointaines, immenses et féériques qui avaient, jadis, conduit l’homme vers tous les inconnus de la Planète !

II

Vers les Terres-Rouges

Les neuf planeurs volaient vers les Terres-Rouges. Ils ne s’écartaient guère des deux routes que, depuis cent siècles, suivaient les motrices. Les ancêtres avaient construit de grands refuges en fer vierge, avec résonateur planétaire, et de nombreux relais, moins importants. Les deux routes étaient bien entretenues. Comme les motrices y passaient rarement et que leurs roues étaient munies de fibres minérales, très élastiques ; comme, par ailleurs, les hommes des deux oasis savaient encore se servir partiellement des énergies énormes qu’avaient captées leurs ascendants, l’entretien exigeait plus de surveillance que de travail. Les ferromagnétaux ne s’y montraient guère et n’y faisaient que des dégâts insignifiants ;