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quand le soleil est vaste et qu’une haleine douce court sur les solitudes…

IV

Dans la terre profonde

C’était après le crépuscule. Les constellations avivaient leurs flammes fines. L’oasis, taciturne, cachait sa détresse et ses douleurs. Et Targ promenait une âme fiévreuse près de l’enceinte.

L’heure était affreuse pour les Derniers Hommes. Successivement, les planétaires avaient annoncé d’immenses désastres. La Dévastation était détruite ; aux Deux-Équatoriales, à la Grande-Combe, aux Sables-Bleus, les eaux avaient disparu ; elles décroissaient aux Hautes-Sources ; l’Oasis-Claire et le Val-de-Soufre annonçaient ou des secousses ruineuses ou des fuites rapides du liquide.

L’humanité entière subissait le désastre.

Targ franchit l’enceinte en ruines, il entra dans le désert muet et terrible.

La lune, presque pleine, rendait invisibles les plus faibles étoiles ; elle éclairait les granits rouges et les piles violettes des ferromagnétaux : une phosphorescence pâle ondulait par inter-