Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/63

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le veilleur descendait avec sécurité, lorsque les pièges reprirent. Sans que le couloir se fût rétréci en hauteur ni en largeur, il se ferma. Un mur de gneiss était là, qui luisait sournoisement aux lueurs de la lampe. En vain l’Oasite le sondait en tous sens ; aucune grosse fissure ne se révéla.

— C’est la fin logique de l’aventure ! gémit-il… L’abîme, qui s’est joué des efforts, du génie et des appareils de toute l’humanité, ne pouvait être favorable à un petit animal solitaire !

Il s’assit, recru de fatigue et de tristesse. La route serait dure, maintenant ! Abattu par la défaite, aurait-il seulement la force d’aller jusqu’au bout ?

Il demeura là longtemps, écrasé sous sa détresse. Il ne pouvait se décider à repartir. Par intervalles, il dardait sa lampe sur la muraille blafarde… Enfin, il se releva. Mais alors, saisi d’une sorte de fureur, il introduisit ses poings dans toutes les menues fissures, il tira désespérément sur les saillies…

Son cœur se mit à battre : quelque chose avait bougé.

Quelque chose avait bougé. Un pan de la paroi oscillait. Avec un han sourd, et de toute sa vigueur, Targ attaqua la pierre. Elle bascula ; elle faillit écraser l’homme ; un trou apparut, triangulaire : l’aventure n’était pas finie encore !

Haletant, plein de méfiance, Targ pénétra dans le roc, courbé d’abord puis debout, car la fis-