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Scène III

Les mêmes, CYRANO.
Cyrano, sortant de sa tente, tranquille, une plume à l’oreille, un livre à la main.

Hein ?

(Silence. Au premier cadet.)

Hein ?Pourquoi t’en vas-tu, toi, de ce pas qui traîne ?

Le cadet.

J’ai quelque chose dans les talons qui me gêne !…

Cyrano.

Et quoi donc ?

Le cadet.

Et quoi donc ?L’estomac !

Cyrano.

Et quoi donc ?L’estomac !Moi de même, pardi !

Le cadet.

Cela doit te gêner ?

Cyrano.

Cela doit te gêner ?Non, cela me grandit.

Deuxieme cadet.

J’ai les dents longues !

Cyrano.

J’ai les dents longues !Tu n’en mordras que plus large.

Un troisieme.

Mon ventre sonne creux !

Cyrano.

Mon ventre sonne creux !Nous y battrons la charge.

Un autre.

Dans les oreilles, moi, j’ai des bourdonnements.

Cyrano.

Non, non ; ventre affamé, pas d’oreilles : tu mens !

Un autre.

Oh ! manger quelque chose, — à l’huile !

Cyrano, le décoiffant et lui mettant son casque dans la main.

Oh ! manger quelque chose, — à l’huile !Ta salade.