Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/182

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Roxane.

Oui, oui, je l’aimerais même…

(Elle hésite une seconde.)

Cyrano, souriant tristement.

Oui, oui, je l’aimerais même…Le mot vous gêne
Devant moi ?

Roxane.

Devant moi ?Mais…

Cyrano.

Devant moi ?Mais…Il ne me fera pas de peine !
— Même laid ?

Roxane.

— Même laid ?Même laid !

(Mousqueterie au-dehors.)

— Même laid ?Même laid !Ah ! tiens, on a tiré !

Cyrano, ardemment.

Affreux ?

Roxane.

Affreux ?Affreux !

Cyrano.

Affreux ?Affreux !Défiguré ?

Roxane.

Affreux ?Affreux !Défiguré ?Défiguré !

Cyrano.

Grotesque ?

Roxane.

Grotesque ?Rien ne peut me le rendre grotesque !

Cyrano.

Vous l’aimeriez encore ?

Roxane.

Vous l’aimeriez encore ?Et davantage presque !

Cyrano, perdant la tête, à part.

Mon Dieu, c’est vrai, peut-être, et le bonheur est là.

(À Roxane.)

Je… Roxane… écoutez !…