Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Cyrano.

Adorable ?Oui, Roxane.

Roxane.

Adorable ?Oui, Roxane.Un esprit sublime ?

Cyrano.

Adorable ?Oui, Roxane.Un esprit sublime ?Oui,
Roxane !

Roxane.

Roxane !Un cœur profond, inconnu du profane,
Une âme magnifique et charmante ?

Cyrano, fermement.

Une âme magnifique et charmante ?Oui, Roxane !

Roxane, se jetant sur le corps de Christian.

Il est mort !

Cyrano, à part, tirant l’épée.

Il est mort !Et je n’ai qu’à mourir aujourd’hui,
Puisque, sans le savoir, elle me pleure en lui !

(Trompettes au loin.)

De guiche, qui reparaît sur le talus, décoiffé, blessé au front, d’une voix tonnante.

C’est le signal promis ! Des fanfares de cuivres !
Les Français vont rentrer au camp avec des vivres !
Tenez encore un peu !

Roxane.

Tenez encore un peu !Sur la lettre, du sang,
Des pleurs !

Une voix, au-dehors criant.

Des pleurs !Rendez-vous !

Voix des cadets.

Des pleurs !Rendez-vous !Non !

Ragueneau, qui grimpé sur son carrosse regarde la bataille par-dessus le talus.

Des pleurs !Rendez-vous !Non !Le péril va croissant !

Cyrano, à de Guiche lui montrant Roxane.

Emportez-la ! Je vais charger !

Roxane, baisant la lettre, d’une voix mourante.

Emportez-la ! Je vais charger !Son sang ! ses larmes !…