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Roxane, paraissant sur le perron et voyant Le Bret s’éloigner par la colonnade qui mène à la petite porte de la chapelle.

Monsieur Le Bret !

(Le Bret et Ragueneau se sauvent sans répondre.)

Monsieur Le Bret !Le Bret s’en va quand on l’appelle ?
C’est quelque histoire encor de ce bon Ragueneau !

(Elle descend le perron.)

Scène IV

ROXANE seule, puis deux Sœurs, un instant.
Roxane.

Ah ! que ce dernier jour de septembre est donc beau !
Ma tristesse sourit. Elle qu’Avril offusque,
Se laisse décider par l’automne, moins brusque.

(Elle s’assied à son métier. Deux sœurs sortent de la maison et apportent un grand fauteuil sous l’arbre.)

Ah ! voici le fauteuil classique où vient s’asseoir
Mon vieil ami !

Sœur Marthe.

Mon vieil ami !Mais c’est le meilleur du parloir !

Roxane.

Merci, ma sœur.

(Les sœurs s’éloignent.)

Merci, ma sœur.Il va venir.

(Elle s’installe. On entend sonner l’heure.)

Merci, ma sœur.Il va venir.Là… l’heure sonne.
— Mes écheveaux ! — L’heure a sonné ? Ceci m’étonne !
Serait-il en retard pour la première fois ?
La sœur tourière doit — mon dé ?… là, je le vois ! —
L’exhorter à la pénitence.

(Un temps.)

L’exhorter à la pénitence.Elle l’exhorte !
— Il ne peut plus tarder. — Tiens ! une feuille morte ! —

(Elle pousse du doigt la feuille tombée sur son métier.)

D’ailleurs, rien ne pourrait — mes ciseaux?… dans mon sac !
— L’empêcher de venir !

Une sœur, paraissant sur le perron.

— L’empêcher de venir !Monsieur de Bergerac.