Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/144

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énorme. Il faut finir. Voici la derniere sois que je reviendrai sur ces matieres. J’ai voulu vous complaire, Monsieur, je ne m’en repens point ; au contraire, je vous remercie de m’avoir fait reprendre un fil d’idées presque effacées, mais dont les restes peuvent avoir pour moi leur usage dans l’état où je suis.

Adieu, Monsieur, souvenez-vous quelquefois d’un homme que vous auriez aimé, je m’en flatte, quand vous l’auriez mieux connu, & qui s’est occupé de vous dans des momens où l’on ne s’occupe gueres que de soi-même.


LETTRE À M. D’OFFREVILLE À DOUAI.

Sur cette question : S’il y a une morale démontrée, ou s’il n’y en a point.

Montmorenci 4 Octobre 1761.

La question que vous me proposez, Monsieur, dans votre lettre du 15 Septembre est importante & grave : c’est de sa solution qu’il dépend de savoir s’il y a une morale démontrée ou s’il n’y en a point.

Votre adversaire soutient que tout homme n’agit quoiqu’il fasse, que relativement à lui-même, & que jusqu’aux actes de vertu les plus sublimes, jusqu’aux œuvres de charité les plus pures, chacun rapporte tout à soi.