Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/210

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soit plus question d’une bagatelle qui a déjà fait plus de bruit & donné plus de chagrin à M. Palissot, que l’affaire ne le méritoit. Qu’aurons-nous fait pour lui, si le pardon lui coûte aussi cher que la peine ?

Permettez-moi de ne point répondre aux extrêmes louanges dont vous m’honorez ; ce sont des leçons séveres dont je serai mon profit ; car je n’ignore pas, & cette lettre en fait foi, qu’on loue avec sobriété ceux qu’on estime parfaitement. Mais, Monsieur, il faut renvoyer ces éclaircissemens à nos entrevues ; j’attends avec empressement le plaisir que vous me promettez, & vous verrez que de maniere ou d’autre, vous ne me louerez plus, lorsque nous nous connoîtrons.

LETTRE DE M. LE COMTE DE TRESSAN.

Lunéville ce 11 janvier 1756.

Vous serez obéi, Monsieur ; il est bien juste que vous jouissiez de l’empire que vous vous acquérez sur les esprits. Je vous avoue, cependant, que j’aurois encore balancé à vous accorder tout pour M. Palissot, sans une lettre que j’ai reçue de Paris en même tems que celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire.