Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/404

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Isabelle une consolation très-douce pour votre ami. Du reste, la connoissance que j’ai de vos principes, & l’exemple de Madame votre sœur, me dispensent de faire avec vous des conditions. Si vous n’aimez pas les enfans, vous aimerez vos devoirs. Cet amour me répond de l’autre, & votre mari dont vous fixerez les goûts sur divers articles, saura bien changer le vôtre sur celui-là.

En prenant la plume, j’étois plein de ces idées. Les voilà pour tout compliment. Vous attendiez peut-être une lettre faite pour être montrée ; mais auriez-vous dû me la pardonner, & reconnoîtriez-vous l’amitié que vous m’avez inspirée, dans une épître, où je songerois au public en parlant à vous ?

LETTRE À M. DE P.

23 Mai 1764.

Je sais, Monsieur, que depuis deux ans, Paris fourmille d’écrits qui portent mon nom, mais dont heureusement peu de gens sont les dupes. Je n’ai ni écrit ni vu ma prétendue lettre à M. l’Archevêque d’Ausch, & la date de Neufchâtel prouve que l’auteur n’est pas même instruit de ma demeure.

Je n’avois pas attendu les exhortations des Protestans de France pour réclamer contre les mauvais traitemens qu’ils essuyent. Ma lettre à M. l’Archevêque de Paris porte un témoignage assez éclatant du vif intérêt que je prends à leurs peines ;