Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/612

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pour entreprendre un pareil établissement, il faudroit plus de certitude de sa durée que vous ne pouvez la donner. Je ne vois pour moi qu’un repos stable ; c’est dans l’Etat de Venise, & malgré l’immensité du trajet, je suis déterminé à le tenter. Ma situation à tous égards me forcera, à des stations que je rendrai aussi courtes qu’il me sera possible. Je desire ardemment d’en faire une petite à Paris pour vous y voir, si j’y puis garder l’incognito convenable, & que je sois assuré que ce court séjour ne déplaise pas. Permettez que je vous consulte là-dessus, résolu de passer tout droit & le plus promptement qu’il me sera possible, si vous jugez que ce soit le meilleur parti. Je ne vous en dirai pas davantage ici, Monsieur mais j’attends avec empressement de vos nouvelles, & je compte m’arrêter à Amiens pour cela. Ayez la bonté de m’y répondre un mot sous le couvert de M........Cette réponse réglera ma marche. Puisse-t-elle, Monsieur, me livrer à l’ardent desir que j’ai de voir & d’embrasser le respectable ami des hommes !

LETTRE À MADAME LA M. DE *****.

Du 12 Septembre 1767.

Je reconnois, Madame, vos bontés ordinaires dans les soins que vous prenez pour me procurer un asyle où l’on veuille bien ne pas m’interdire le feu & l’eau ; mais je connois trop bien ma situation pour attendre de ces soins bienfaisans