Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/367

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DÉCLARATION ADRESSÉE PAR M. D’ALEMBERT AUX EDITEURS.

"J’ai appris par M. Hume avec la plus grande surprise ; que M. Rousseau m’accuse d’être l’Auteur d’une lettre ironique qui lui a été adressée dans les papiers publics, sous le nom du Roi de Prusse. Tout le monde sait à Paris & à Londres, que cette lettre est de M. Walpole, qui même ne la désavoue pas. Il convient seulement d’avoir été aidé, pour le style, par une personne qu’il ne nomme point & qui devroit peut-être se nommer. Pour moi, sur qui les soupçons du public ne sont jamais tombés à cet égard, je ne connois nullement M. Walpole : je ne crois pas même lui avoir jamais parlé, ne l’ayant rencontré qu’une fois dans une maison particuliere. Non-seulement je n’ai pas la plus légere part, ni directe ni indirecte, à la lettre dont il s’agit, mais je puis citer plus de cent personnes, amies &

ennemies de M. Rousseau, qui m’ont entendu la désapprouve beaucoup, par la raison qu’il ne faut point se moquer des malheureux, sur-tout quand ils ne nous ont point fait de mal. D’ailleurs, mon respect pour le roi de Prusse, & la reconnaissance que je lui dois, pouvoient, ce me semble, faire supposer à M. Rousseau que je n’aurois pas voulu abuser du nom de ce Prince, même pour une plaisanterie."

"J’ajoute que je n’ai jamais été l’ennemi de M. Rousseau,