Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/316

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est instruit du prétendu quiproquo ; il paroît desirer quelque preuve, mais la lettre de Grenet ou Garnier a passé aux papiers inutiles.

On écrit à Lyon. Il résulte de la réponse, que le Musicien dont on demande des nouvelles, est mort depuis deux ans.

Par la suite, le Journaliste de Bouillon élevé à ce sujet des doutes ; il les réitere ; il rencontre Jean-Jaques qui garde le plus parfait silence.

Et tout cela paroît tendre à démontrer que Jean-Jaques a volé le Devin du Village.

J’ignore parfaitement quel peut-être le motif de M. Pierre Rousseau, dans cette affaire ; j’ignore s’il a existé un Grenet ou Garnier ; si cet être incertain a écrit la prétendue lettre ; mais supposons tout cela vrai : je puis, ce me semble, opposer mes doutes à ceux de M. Pierre Rousseau, quand il oppose les siens a une possession qui, depuis trente années, n’a encore été contestée que par lui.

Or, Messieurs, il me paroît douteux 1°. que vos lecteurs agissent autrement que M. Duclos, & qu’ils veuillent juger sans preuve.

2°. Il me paroît douteux qu’un à-peu-près, rende fidellement le sens d’une lettre reçue il y a trente ans ; car la moindre altération seroit ici très-importante : si par exemple, au lieu de lire d’autres paroles, on lisoit des paroles, le cas deviendroit moins grave.

3°. Il me paroît douteux qu’un Musicien habitant une ville telle que Lyon, doué d’assez d’intelligence pour composer la musique du Devin, dans la relation qui existe de toute