Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/401

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LETTRE DE MADAME DE SAINT G*****. À M. FRERON.

MONSIEUR,

Je n’ai point l’avantage d’être du nombre de vos Abonnés, parce que l’emploi que je fais d’une fortune très-honnête, ne me laisse rien à donner à mes plaisirs ; mais on me procure l’Année littéraire exactement, quoiqu’un peu tard. Le cas infini que j’en faisois du vivant de Monsieur votre pere, ne s’est point affoibli, depuis que nous avons perdu cet excellent critique : j’aime à retrouver en vous ses lumieres, son tact, ses principes ; & vos décisions sont si analogues à ma façon de penser, qu’il ne me manque que de savoir m’exprimer comme vous, pour dire les mêmes choses, sur les sujets qui sont ma portée. Enfin, Monsieur, quoique j’aye à ma disposition plusieurs ouvrages périodiques, le vôtre est le seul que je lise, à moins qu’on ne m’indique dans les autres, quelques articles que les circonstances rendent spécialement intéressans pour moi. Par exemple, on m’a dit qu’il y en avoir un, dans le

N̊. 361 du Journal de Paris, dont mon amitié pour J. J. Rousseau ne seroit pas contente. Je l’ai lu cet article, non sans le plus grand étonnement, de ce qu’il n’a encore excité le zele