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INTRODUCTION


Le Contrat social parut, un an après la Nouvelle Héloïse, quelques semaines avant l’Émile, au mois d’avril 1762[1]. Rousseau avait alors cinquante ans : il était déjà célèbre[2]. Il ne devait plus publier dans la suite que des ouvrages de polémique[3].

Le Contrat social diffère nettement de tous les autres ouvrages de Rousseau. D’abord, par le sujet même : ce n’est plus un roman, ni une lettre, ni même un discours,

  1. Du Contrat social ou Principes du Droit politique, par J.-J. Rousseau, citoyen de Genève, à Amsterdam, chez M.-M. Rey, 1762. — L’ouvrage était terminé dès le mois d’août 1761. — Les premiers exemplaires expédiés en France furent saisis par la police et renvoyés au libraire Rey, mais l’ouvrage fut bientôt contrefait, réimprimé et répandu librement partout. En France l’Émile fut seul condamné ; le Contrat le fut également à Genève.
  2. Ses principaux ouvrages, antérieurs à la Nouvelle Héloïse, sont : le Discours sur les Sciences et les Arts, couronné par l’Académie de Dijon, en 1750, début littéraire de Rousseau ; — le Discours sur l’origine de l’inégalité, écrit en 1753-54, publié en 1755 ; — la Lettre à M. d’Alembert sur l’article Genève, écrite en 1758 ; — sans parler des œuvres théâtrales et surtout musicales, notamment le Devin de Village (1752).
  3. Notamment, la Lettre à l’Archevêque Christophe de Beaumont (1762), les Lettres écrites de la montagne (1764) et Rousseau juge de Jean-Jacques (1776). Les Confessions et les Rêveries d’un promeneur solitaire ne parurent qu’après sa mort (1778).