Page:Roussel - Idées religieuses et sociales de l’Inde ancienne.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et encore :

« Bhîmasena reviendra, brandissant sa massue, comme Yama son bâton »[1].

On peut rapprocher ce bâton de Yama de la baguette dont Mercure, le psychopompe, se sert, dans Homère, pour endormir les hommes[2].

Tels sont les quelques traits caractéristiques de la Divinité, d’après ce second Parvan ; ils sont peu nombreux, mais aussi ce Parvan est d’une étendue bien moins considérable que le premier, puisqu’il n’a que 81 adhyâyas au lieu de 236.


II.

L’HOMME.

Sur l’homme, en général, le Sabhâ nous fournit peu d’indications nouvelles, en voici quelques-unes cependant.

Un jour qu’Indra donnait une audience solennelle, beaucoup de Ṛṣis se rendirent à l’assemblée. Le poète observe que les uns étaient nés sans mères et d’autres avaient eu des mères[3], sans autre explication. La glose est muette. Notez qu’il ne s’agit pas de Ṛṣis célestes, par opposition aux Ṛṣis terrestres, attendu que les Dieux secondaires, comme les hommes, naissent de pères et de mères. Si donc on pouvait naître sans mère, on pouvait, probablement aussi, naître sans père, et n’avoir que l’un ou l’autre, sinon manquer des deux. D’autre part, ne pas avoir de fils était le malheur suprême. Çiçupâla disait à Bhîṣma pour le décider à rompre son vœu de célibat et se marier :

« Adoration, offrande, étude [des Livres-Saints], sacri-

  1. LXXXI, 33.
  2. Odys. XXIV, in initio.
  3. ayonijâ yonijâçca. VII, 15.