Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/194

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de sauts périlleux, décrivit une courbe élancée, puis vint tomber sur le premier lingot ; de là il rebondit, toujours en tournoyant comme une roue, jusqu’au deuxième rouleau d’or, qu’il n’effleura qu’un instant ; une troisième trajectoire, accompagnée seulement de deux culbutes très ralenties, le fit aboutir au troisième cylindre massif, sur lequel il resta en équilibre, debout et immobile.

La viscosité voulue de l’objet employé, jointe à la rotondité supérieure des trois lingots, rendait fort méritoire la réussite de ce tour d’adresse.

Après avoir remis le savon dans son récipient spécial, Fogar continua son exploration et prit avec soin dans sa main gauche le délicat appareil construit comme une porte de cage.

Puis, avec trois doigts de sa main droite essuyée à son pagne, il s’empara de la demi-brindille sectionnée en long.

Ce dernier objet, utilisé en guise d’archet, lui servit à racler, comme une corde à violon, un des crins noirs tendus entre les deux montants de la petite harpe rectangulaire.

La brindille effectuait le frottement avec sa face interne, sur laquelle un enduit résistant, dû à quelque suintement naturel, remplissait avec succès l’office de colophane.