Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/221

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quelques-uns de ses meilleurs ouvriers, pour faire surveiller étroitement la besogne confiée aux travailleurs du pays.

8° L’hypnotiseur Darriand, désireux de faire connaître dans le nouveau monde certaines plantes mystérieuses dont il avait su pénétrer les hallucinantes propriétés et dont l’arome pouvait exalter l’acuité sensorielle d’un sujet au point de lui faire prendre pour des réalités de simples projections lumineuses dues à des pellicules finement coloriées.

9° Le chimiste Bex, qui depuis un an parcourait maintes contrées avec désintéressement, dans le seul but de vulgariser deux merveilleuses découvertes scientifiques, fruits de son labeur ingénieux et patient.

10° L’inventeur Bedu, emportant vers l’Amérique un métier perfectionné, qui, placé sur le courant d’un fleuve, pouvait tisser automatiquement les plus riches étoffes, grâce à un curieux système d’aubes. En installant sur le Rio de la Plata l’appareil construit d’après ses plans, l’inventeur comptait recevoir de tous les fabricants du pays une lucrative commande de métiers semblables. Bedu dessinait et coloriait lui-même les différents modèles de soieries, de damas ou de perses qu’il voulait obtenir ; le fonctionnement des aubes sans nombre une fois réglé d’après telle figure indicatrice, la machine