Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/296

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sa conduite, rapporteraient à Éjur. Après quoi, le même Séil-kor nous servirait de guide jusqu’à Porto-Novo, où nous aurions toute facilité pour nous rapatrier.

Chaque lettre devait contenir une mention spéciale pour avertir le destinataire que la moindre tentative exécutée en vue de notre délivrance serait le signal de notre mort immédiate. De toutes façons, la peine capitale était réservée sans délais à ceux qui ne pourraient se racheter.

Par un étrange scrupule, Talou, ne voulant pas se poser en détrousseur, nous laissait l’entière possession de notre argent de poche. Au reste, le numéraire prélevé en nous dépouillant sur place n’eût ajouté qu’un faible appoint à l’immense produit global des rançons projetées.

On déballa un volumineux attirail de papeterie, et chacun s’empressa de rédiger sa lettre, en marquant une somme libératrice dont Séil-kor fixait le chiffre à l’instigation de l’empereur.


Huit jours après, Séil-kor s’achemina vers Porto-Novo, accompagné des mêmes noirs qui,