Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/354

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d’éblouissantes fantasmagories, Fogar résolut de cultiver l’art mystérieux qui lui permettait d’annihiler temporairement ses fonctions vitales.

Son but rayonnant était de plonger longuement sous les eaux, en profitant de l’état d’hypnose qui enrayait si parfaitement le jeu de ses poumons.

Grâce à un entraînement progressif il put rester pendant une demi-heure en proie à cette mort factice propre à servir ses projets.

Il commençait par s’allonger sur son cadre, donnant ainsi à sa circulation un calme bienfaisant qui lui facilitait sa tâche.

Au bout de quelques minutes, le cœur et la poitrine immobilisés, Fogar conservait encore une demi-conscience de rêve accompagnée d’une sorte d’activité presque machinale.

Il essayait dès lors de se mettre debout, mais après quelques pas, faits à la manière des automates, il retombait sur le sol faute d’équilibre.

Méprisant les entraves et les dangers, Fogar voulut tenter sans retard l’expédition aquatique depuis longtemps projetée.

Il se rendit sur la plage, muni d’une fleur violette à épines qu’il déposa dans un creux de rocher.

Puis, étendu sur le sable, il réussit à se livrer au sommeil hypnotique.

Bientôt sa respiration s’arrêta, et son cœur