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En même temps, Chènevillot résolut d’ériger un petit autel sur le côté nord de la place des Trophées.

Cette première question tranchée, Sirdah continua l’énoncé de ses requêtes.

Yaour IX n’ayant aucun parent issu d’Yaour Ier, sa mort marquait l’extinction définitive de sa race.

Pour embellir la cérémonie du sacre et affirmer les droits incontestables des Talou, l’empereur désirait exposer une sorte de pièce généalogique sur laquelle, après avoir pris Souann pour point de départ, on soulignerait de façon saisissante l’anéantissement de la branche rivale.

Très orgueilleux de son origine européenne, l’empereur tenait à voir figurer sur le document projeté l’antique portrait qui, pieusement transmis de père en fils dans la lignée des Talou, représentait les deux sœurs espagnoles épouses de Souann.

Juillard se chargea volontiers d’établir cet acte dynastique, appelé à orner l’autel déjà construit dans la pensée de Chènevillot.

En dehors de ces divers détails, une curieuse figuration devait être fournie par le cadavre même du malheureux Yaour.

La lance avec laquelle l’empereur avait frappé le roi défunt portait à sa pointe, comme beaucoup d’armes ponukéléiennes, un poison très