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LES MALHEURS DE SOPHIE.

camille.

Maman, Madeleine et moi nous ne nous battions avec personne.

madame de fleurville.

Comment ! vous ne vous battiez pas ? Toi tu tenais le bras de Sophie, et Madeleine tenait Paul par la jambe.

camille.

C’était pour les empêcher de… de… jouer trop fort.

madame de fleurville, avec un demi-sourire.

Jouer ! tu appelles cela jouer !

madame de réan.

Je vois que c’est Sophie et Paul qui se seront disputés comme à l’ordinaire ; Camille et Madeleine auront voulu les empêcher de se battre. J’ai deviné, n’est-ce pas, ma petite Camille ?

camille, bien bas et rougissant.

Oui, madame.

madame d’aubert.

N’êtes-vous pas honteux, monsieur Paul, de vous conduire ainsi ? À propos de rien vous vous fâchez, vous êtes prêt à vous battre…

paul.

Ce n’est pas à propos de rien, maman ; Sophie a voulu nous faire boire un thé tellement détestable que nous avons eu mal au cœur en le goûtant, et, quand nous nous sommes plaints, elle nous a dit que nous étions trop difficiles. »

Mme de Réan prit le pot à la crème, le sentit, y