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LES MALHEURS DE SOPHIE.

madame de réan.

Cela ne fait pas une grande différence ; souviens-toi de ta colère il y a huit jours, contre ce pauvre Paul qui est si gentil.

sophie.

C’est vrai, maman ; mais je crois tout de même que je ne recommencerai pas et que je ne ferai plus ce que je sais être une chose mauvaise.

madame de réan.

Je l’espère pour toi, Sophie, mais prends garde de te croire meilleure que tu n’es. Cela s’appelle orgueil, et tu sais que l’orgueil est un bien vilain défaut.

Sophie ne répondit pas, mais elle sourit d’un air satisfait qui voulait dire qu’elle serait certainement toujours sage.

La pauvre Sophie fut bientôt humiliée, car voici ce qui arriva deux jours après.